lunedì 5 agosto 2024

Mémorandum I/ Historique école privée Serigne cheikh gainde fatma Touba darou khoudoss

 L’école Privée Serigne Cheikh a été créée en octobre 1969 à Darou Khoudoss dans la Grande Maison appelée Baïty. Cette concession fait partie des sites les plus importants et les plus visités du vaste patrimoine immobilier du mouridisme puisqu’on y trouve une bonne partie des bagages du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul.
Serigne Cheikh Mbacké, plus connu sous le surnom de Gaïndé Fatma est le premier porteur de ce projet de modèle d’école française à Touba qu’il avait dénommée, « Ecole privée française mixte Serigne Cheikh MBACKE » car il accordait une place importante à la quête du savoir. Elle a démarré avec deux classes et comme premiers enseignants Badara SARR et Lassana SARR.
Pour inciter les populations de Touba à envoyer leurs enfants à l’école française, Serigne Cheikh y inscrit ses propres fils. Tous les frais liés au fonctionnement étaient supportés par le marabout.
             Avec le temps, elle passe de 2 classes à 3, puis à quatre, cinq et de nouveaux maîtres sont recrutés. Serigne Cheikh a ainsi, construit sur fonds propres, plus de 250 écoles et Daaras dans l’ensemble du territoire national. L’objectif visé avec ces créations était de lutter contre l`ignorance à Touba; et partout au Sénégal.
               Au plan des résultats l’école a toujours été classée parmi les meilleurs du département et de la Région comme en atteste les lettres de félicitations provenant du Ministère de l’Education Nationale.
            En 1978, elle est reconnue par l’Etat du Sénégal sous le numéro 006409 du 18/05/78.
            Dix-sept ans après, et suite à une forte demande dans la ville de Touba, l’école annexe est ouverte en octobre 1986 en face « du Tokkóor » (jardin potager) de Serigne Cheikh sur la route de Bélel.
     II/ SITUATION PRESENTE DE L’ECOLE
L’Ecole Privée Serigne Cheikh compte aujourd’hui:
• un cycle primaire de 23 classes (9 classes à l’école mère et 14 à l’annexe) pour effectif total de 1850 élèves dont 726 garçons et 1118 filles et,
• un cycle moyen ouvert en 2020, qui compte en 2023/2024, 7 classes pour un effectif de 434 élèves dont 125 garçons et 309 filles.
Elle a présenté ses premiers candidats au BFEM en 2022/2023 avec un taux de réussite de 99%. D’ailleurs pour pérenniser ses acquis, une classe de seconde S est créée cette année.
             A part les deux premières classes trouvées sur place, les 26 autres ont été construites par diverses personnalités, notamment:
• 01 par Serigne Cheikh,
• 03 par Monsieur Moustapha SOURANG, ancien ministre de l’éducation nationale,
• 01 par Moustapha AMAR,
• 04 par l’association ASSOCMACS à travers la coopération espagnole,
• Et les17 autres par l’école sur fonds propres.
Elle est placée sous l’autorité d’un Directeur général aidé dans sa fonction par :
- un directeur du primaire,
- un directeur adjoint chargé de l’annexe,
- un directeur financier,
- un responsable des collectes de l’annexe,
- un principal chargé du Collège,
- un surveillant et du personnel enseignant (23 pour le français et 6 arabisants).
Pour répondre aux normes recommandées par les autorités d’importants investissements ont été réalisés ces quatre dernières années à hauteur de 68 millions de nos francs. Ces investissements concernent :
- la réfection de 6 classes pour un coût de 9 700 000 F CFA ;
- la construction et l’équipement de six classes pour le collège à hauteur de 48. 000.000 de francs ;
- et la réalisation de deux blocs sanitaires de 26 toilettes évalués à 10 300 000 FCFA.
  Pour combler son déficit en infrastructure, l’école a démarré ce mois de juillet les travaux de construction de 4 salles de classes d’un coût estimé à trente millions.
          Actuellement l’Ecole dispose de deux terrains : le premier dans le tokkóor de Serigne Cheikh, destiné à abriter le futur Lycée Privé Serigne Cheikh dont les gros œuvres sont estimés à plus de 330 millions et le second de 2000m² est situé Touba Dianatou Nahim sur lequel nous comptons construire une école annexe.
La vocation sociale de l’établissement reste jusqu’à ce jour, sa marque principielle. En effet, le montant des cotisations sont fixés au strict minimum pour couvrir les charges de fonctionnement et le surplus est investi dans la construction de salles classes. A titre d’illustration, la mensualité par élève, pour le primaire est fixée à cinq mille (5000) francs, environs dix (10) dollars US et le moyen secondaire à dix mille (10000) francs . Malgré cela l’école compte presque une centaine (100) de « cas sociaux » c’est-à-dire des élèves qui sont dans l’incapacité de cotiser mais qui sont maintenus dans l’école à titre gracieux. Il est à noter que les fonds générés par l’école ne peuvent pas combler le déficit en infrastructures d’où la nécessité d’un apport extérieur, surtout celui de l’état.
III/ PERSPECTIVES A COURT ET MOYEN TERME
Face aux difficultés auxquelles elle est confrontée, l’école privée Mixte Serigne Cheikh a des besoins qui, de jour en jour, sont devenus nécessaires. Il s’agit entre autre de :
- la construction et l’équipement d’un lycée moderne conforme aux standards,
- la construction d’annexes primaires dans les autres quartiers de la ville, et,
- l’amélioration des conditions de travail des élèves et des enseignants.
A ce titre, le conseil d’administration des écoles, propose d’instaurer un partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, sa tutelle. Partenariat dont les modalités seront discutées pendant des rencontres futures.
Le conseil d’administration propose de revoir d’une part, la subvention allouée (qui est en deçà des réels besoins des établissements); d’autre part, la possibilité d’intégrer le Programme de Modernisation des Daaras et enfin les éventuels renforcements de capacités pour les personnels administratifs et enseignants. Le détachement de personnels qui viendront en appui à ceux qui sont sur place et qui abattent un travail remarquable permettrait d’alléger nos charges et d’atteindre nos objectifs de performance souhaités.
                      Le Directeur Général de l’école Privée Serigne Cheikh
Promotion 1969
En haut debout de droite à gauche Ahma Thiam moustiques 'cheikh Leye dieng'bassirou lo peul.c modou faye'pape Touré modou Touré bara dia Moustafa Niane doucement feue Maye sylla' Serigne Diagne.acroupi Serigne lo margouillat Ahma Diop leona.pape seck teug. Omar mbow .feu ahma seck teugcheikh seck gauliat.faty mbacke Touré.khady Babou.accroupie.khady dieng rere.ndeye dieng Kosso.mame faty Mbaye gallo'bity kasse diop.completez svp

mercoledì 17 agosto 2022

HISTOIRE DE SOKHNA AMINTA LO


Née probablement en 1902, Sokhna Aminata Lô est issue de la prestigieuse lignée de Gaydël Khoudia Coumba Seye de par son père Matar Farimata Lô. Pour rappel, son aïeul Gaydël a essaimé jusqu'à donné au Sénégal une valeureuse descendance dans toutes les familles religieuses du Sénégal. Sa mère Coumba Lèye Mbodji  quant à elle est issue de la famille royale des Mbodji du Walo. 

1) 1902, sa rencontre avec Serigne Touba à Diourbel 

Très intéressée par la glorieuse histoire et les hauts faits du Cheikh, racontés  par un troubadour du nom de "Ridieu" qui haranguait les foules du marché de Tivaouane. Ceci ne laissait pas indifférente la gamine Aminata qui trouvait de l'intérêt à écouter religieusement, cet adepte du Cheikh. Cette anecdote fut racontée  au Cheikh qui demanda personnellement à la rencontrer. C'est ainsi qu'il y a lieu la fameuse rencontre à Diourbel, par l'entremise de Mame Cheikh Anta Mbacké. Sokhna Aminata Lô jura devant le Cheikh sa totale soumission et sa loyauté à le servir jusqu'à la fin de ses jours. Elle venait de signer un long compagnonnage avec le Mouridisme.

Le Cheikh très sensible à son engagement en dépit de  son jeune âge, le mettra en rapport avec Sokhna  Aminata Kany Bousso, la mère de Serigne Abdou Khadr Mbacké. Dans la grande concession de Diourbel dénommée "Keur Gou Makk", les fidèles  mourides avaient du mal à distinguer les deux Aminata que Serigne Touba avait unifié  les destins pour l'éternité. Sokhna Aminata Lô resta à Diourbel jusqu'à ce que le Cheikh le donna  en mariage à Serigne Mor Coumba Kâne, un Cheikh et fidèle disciple de Serigne Touba établi au Cayor notamment à Silëy Kâne.

2) une diplomate au chevet de Cheikh Moustapha Mbacké 

En effet, c'est brave dame qui prit le train pour se rendre à Saint-louis afin de convaincre, son cousin Ibrahima Fall Madior fils de sa tante Boury Mbodj, inscrit dans la prestigieuse École des fils de Chef afin qu'il devienne le secrétaire particulier de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké. Rappelons que le premier Khalife Général des mourides avait besoin d'assistance administrative, en ce qui concerne,  les travaux de la grande mosquée de Touba. Elle usa de tous les arguments pour convaincre son cousin.

 C'est ainsi qu'elle lui rétorque :" Mieux vaut être le soldat de Serigne Touba que d'être le soldat du blanc". Revigoré par les propos élogieux  de Sokhna Aminata Lô, Ibrahima Fall Madior décida de s'embarquer dans ce nouveau challenge prometteur et motivant. Il embarqua à bord du train en compagnie de Sokhna Aminata Lô, en direction de Diourbel à la rencontre  de Cheikh Moustapha. 

Une fois à Diourbel, Ibrahima Fall Madior  fut présenté à Cheikh Moustapha par le biais de Sokhna Aminata Lô.  Il lui prêta par la suite allégeance, décida de le soutenir et de l'épauler surtout dans les tâches administratives notamment dans la correspondance avec l'administration coloniale. 

Ainsi  Ibrahima Fall Madior a été mis en contribution, en compagnie de Massourang Sourang afin de tester en justice Taillerie qui avait escroqué  la communauté Mouride. Ibrahima Fall fut d'un apport considérable à Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké. Il lui apporta un soutien indéfectible, il était l'intermédiaire privilégié du guide religieux face aux colonisateurs. Il évita à Cheikh beaucoup  moults pièges que l'administration coloniale lui  tendait délibérément et volontairement.

3) Sokhna Aminata Lô, un trait d'union au sein du Mouridisme

Sokhna Aminata Lô fut incontestablement un trait d'union au sein du Mouridisme. En effet, en dehors de Serigne Mor  Coumba Kâne avec qui, elle a eu deux enfants en l'occurrence Sokhna Astou Kâne et Sokhna Faty Kâne. D'ailleurs, un fait inédit  et non des moindres mérite d'être relaté avec ces deux filles de Sokhna Aminata Lô. Elles ont été donné en mariage aux deux premiers khalifes de Serigne Touba et de Mame Cheikh Ibra Fall, en l'occurrence,  Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké et Serigne Mouhamadou Moustapha Fall. 

Après cette union avec Serigne Momar Coumba Kâne, Sokhna Aminata Lô a été donné en mariage par la suite à Cheikh Issa Diène, un autre distingué  Cheikh de Serigne Touba qui  reçut les bénédictions du Cheikh pour son dévouement et sa  promptitude à vouloir réaliser méticuleusement les recommandations de ce dernier.

  De ce mariage naîtra, un enfant  du nom Sokhna Soda Diène. Elle migre par la suite auprès de Serigne Massamba Mbacké, frère cadet du Cheikh et en même temps  fils cadet  de Mame Mor Anta Saly Mbacké. Elle aura avec Serigne Massamba, une fille du nom de Sokhna Mame Faty Mbacké. C'est au terme d'une vie remplie de bénédictions et de grâces qu'elle quitte ce bas monde avec le sentiment du devoir accompli.

À travers, cet hommage rendu à cette brave dame nous y confondons également  ses petites filles, en l'occurrence Sokhna Touty Mbacké, Sokhna Die Fall Faty Kâne, Sokhna Ndèye Fall et Sokhna Fatou Sall. Cette  dernière est considérée comme la secrétaire particulier et la confidente de sa grand-mère. Elle tient beaucoup de choses et d'anecdotes de la grande dame. Elle veille scrupuleusement sur l'héritage immatériel légué par Sokhna Aminata Lô. Elle en fait un sacerdoce, un bréviaire et un viatique. Nous dédions cette publications à deux de ses homonymes, nous voulons nommer respectivement Mame Aminata Ndame Lô Faye fille de Sokhna Die Fall Faty Kâne  et Mame Aminata Lô fille de Makhtar Lô Ouassadou.

Sokhna Aminata Lô fut rappelée à Dieu  en 1985 à Diourbel.  Elle reçut de funérailles grandioses dignes de son rang de la part de tous les dignitaires mourides de l'époque. En effet,  Serigne Ahmadou  Mbacké  Tindody fils de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké y prononça un hommage émouvant, poignant et mémorable qui résonne toujours dans les esprits. Il rappela pour la circonstance  les liens singuliers, anciens et multiséculaires qui unissaient Sokhna Aminata Lô à Cheikh Moustapha et à la famille de Serigne Touba.
Elle repose depuis l'ors derrière le mausolée de Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, en compagnie de Sokhna Astou Kâne et de Sokhna Touty Mbacké. 

Que le Très Haut lui accorde un repos paisible au paradis!
Qu'Allah lui rétribue toutes les bonnes oeuvres accomplies de son vivant!
Que le Tout-Puissant veille scrupuleusement sur toute sa descendance!
Amine

lunedì 2 agosto 2021

EDUCATION ET ENSEGNEMENT UN CREDO CHER A GAINDE FATMA

L’Education et l’enseignement, un credo  cher à Gainde Fatma :
Juste après son périple de 1947 dans tous les grands centres mondiaux, le Cheikh a su très tôt que seuls l’éducation et l’enseignement de qualité peuvent faire du Sénégalais l’homme qu’il faut.
    Ces matières vitales étant dépendantes de volonté mais surtout de finances très solides, Serigne Cheikh s’est solidement encré dans la productivité pour préserver la liberté de choix et d’action. 
      Le monde des affaires Africaines étant dominé par l’agriculture, le Cheikh s’y est résolument engagé et y met tous les moyens nécessaires(Dieu sait qu’il en avait immensément).
     Les dividendes de cet engagement agricole ont permis à Gainde Fatma de très bien investir sur les ressources humaines de qualité pour jeter les bases des Dara mais aussi et surtout des écoles modernes qui enseignent l’arabe et le français.
     Pour le besoin d’aboutissements de cette première couche scolaire, Gainde Fatma disposait d’un réseau d’inconditionnels comme le Valeureux Maître Laminé Gueye, Présidé Dia Mamadou, Abass Gueye et une panoplie d’intellectuels Sénégalais revenus de la métropole pour envoyer les élèves méritants vers les grandes écoles à l’étranger 
, en les finançant de bout en bout et surtout les incitant à taquiner les options scientifiques.
    Son agriculture devenu un vaste agro business a constitué une onde magnifique de bienfaits adossés aux nécessiteux(tous hommes inclus) pour assurer un lendemain d’indépendance parceque d’utilité et de dignité.
      Les fleurs de cet effort éducationnel égaieront jusqu’à la fin des temps le kaléidoscope de l’intelligentsia Sénégalais, Africain et mondial.(Demain nous reviendrons sur certains de ces anciens élèves méritants et reconnaissant).
     L’Institut Gainde Fatma, chargé de perpétuer cette puissance sous la responsabilité de la Fédération des Groupements Religieux et Culturels des Disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, continuera à vous falloir des joies immenses par son niveau pédagogique et la qualité unique de son enseignement(les élèves sortis de ces écoles font  référence partout ailleurs).
Le Responsable Fédéral chargé des Relations Extérieures

SURCE: WILAYA

INSTITUT GAINDE FATMA SUR LA RAMPE

L’institut Gainde Fatma sur la rampe 
❤️❤️❤️
Les 11 majeurs de 1961 de l’école Arabe de Diourbel : fiers du niveau actuel de l’Institut Gainde Fatma.
L’école Arabe à l’intérieur de la Résidence du Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel sous l’égide de Gainde Fatma a vu le jour vers la fin des années cinquante(1957- 1958). Gérée avec panache par l’équipe de Serigne Abdou Rahim Deme sous la conduite personnelle de Serigne Cheikh, la première vague sortie de cette école d’exception demeure un rétroviseur pour l’Institut.
Le 31 octobre 1961, Serigne Cheikh en jette la première poignée sur la route du Maghreb Arabe pour consolider le savoir et s’ouvrir aux sommités.
Serigne Cheikh Mbackè leur conseilla selon Imam Mbaye Niang, de choisir les matières pointues et même les plus pointues et les assurait tout l’entretien financier et psychologique idoine.
     Le cheikh n’a pas été déçu, tellement le niveau de ses produits sortis des mains de Serigne Abdou Rahim Deme et l’institut de Diourbel surclassait leur vis à vis.
       Exemples :
: 1) Imam Mbaye Niang dans l’obtient scientifique est devenu Ingenieur du woore (aiguilleur de l’espace) tout en restant Imam, député du peuple.......
2) Serigne Moustapha Fall(Bayou Goor), fils aîné du célèbre Cheilh Bayou Goor a culminé au sommet de la connaissance, malheureusement décédé très tôt.
3) Abdou Rahmane Diop( ancien Directeur de la Conférence Islamique et ancien Ambassadeur des Émirats. Dernièrement plus grand Interprète en Afrique.
4) Serigne Khadym Diop......
5) Abdoulahi Diouf..........
6) Moussa Niang, le défunt frère de Imam Mbaye Niang, Ingénieur Agronome ayant largement servi à Sodefitex.
7) Docteur Mamadou Thiam, Chef de département Chimie UCAD.
😎 Abdou Wahhab Ndao, le premier étudiant envoyé par Serigne Cheikh au Liban, il a finit enseignant à L’UCAD en langue Allemande avec un Doctorat.....
9) Ibrahima Thiam, Ingénieur en Topographie, enseignant à l’école Polytechnique de Thies. Nous y reviendrons pour le reste et leur parcours.
      Tous ses « arabisants » de départ, sortis de la moule de l’Institut Gainde Fatma ont balisé avec brio le parcours sans faute de cette prestigieuse institution élargie vers Touba, Taïf, Nghaye, Louga, Dakar et autre.
70 ans après le lancement et 42 ans après la disparition de Gainde Fatma, l’institut avec des cadres de haut niveau sortis des ses entrailles cartonne très fort et fait d’excellents résultats malgré des moyens devenus de plus en plus drastiques.
        Le résultat étant toujours au bout de l’effort catégorique, le ciel s’éclaircit de plus en plus avec la main de mécènes qui sont tous des obligés de Gainde Fatma.
Demain nous parlerons encore d’exemplaires du produit de l’institut avant de vous présenter les remplaçants du jour de Serigne Abdou Rahim Deme.
Source:WILAYA 

martedì 11 agosto 2020

Homage de serigne mansour sy damil a serigne abdou fatah gainde fatma disparu le 11/08/2017

L'hommage De Serigne Mansour Sy À Serigne Abdou Fatah Cheikh Gainde Fatma.

Je voudrais saisir l’occasion bénie de ce Jeudi 31 Août 2017, jour d’Arafat, jour de prière, de recueillement, de miséricorde et d’incandescence spirituelle. Profitant des bénédictions de ces dix premiers jours de zulhijja qu’Allah dans sa Sagesse infinie considère comme ses préférés de l’année, je voudrais rendre un dernier hommage et prier pour mon frère et ami, Serigne Abdou Fatah MBACKE, qui vient de nous quitter.
En effet, la ville de Touba et Taif, inconsolables, continuent de pleurer Serigne Abdou Fatah MBACKE arraché à l’affection des fidèles ce vendredi 11 Août. Inalilahi wa inna ilayhiradji ‘oune. Avec une vive émotion, je partage ce grand chagrin qui frappe la ville sainte de Touba, le peuple sénégalais, les amis du Coran et des humanités arabes.   
Serigne Abdou Fatah s’est éclipsé comme il a vécu, subrepticement, loin de la fouine médiatique. Les médias ont peu commenté cette grosse perte parce qu’ils ne connaissent réellement pas sa trajectoire exceptionnelle et la valeur symbolique que ce petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba représentait pour toute une génération. J’ai eu la chance d’en être le témoin privilégié et je voudrais ici en rendre compte et m’arrêter sur les enseignements que m’inspire ce compagnonnage de plus d’un demi-siècle, les conséquences de l’initiative salutaire de nos parents respectifs de nous envoyer à l’école républicaine et partager des réflexions d’ensemble sur l’avenir du soufisme sénégalais.
J’ai rencontré Serigne Abdou Fatah MBACKE Gaïnde Fatma au centre d’examen d’entrée en sixième de la rue Neuville à Saint-Louis, plus connu sous le nom de ‘’Petit lycée’’, il y a de cela cinquante-sept (57) ans. Je venais de l’école de Brière de l’Isles où sont passés avant moi d’illustres élèves comme Abdou DIOUF. Serigne Abdou Fatah, lui, venait de l’école Duval, à la Pointe Sud, où il a complété tout le cycle primaire en deux ans seulement.   
Son père, l’Eminent Serigne Cheikh MBACKE Gaïnde Fatma, dans sa stratégie cognitive de quête du savoir, avait préféré envoyer Serigne Abdou Fatah et ses frères en Mauritanie pour les initier d’abord aux humanités arabes et islamiques. Quand il est revenu au Sénégal, Serigne Abdou Fatah MBACKE a brillamment rattrapé son retard à l’école primaire où il n’est resté que deux ans.
Dieu a voulu faire se rencontrer à la rue Neuville les premiers petits-fils de Serigne Touba MBACKE et de Seydi Hadj Malick SY (RTA), à avoir fait l’école française. Nous pouvions passer notre entrée en sixième dans d’autres centres, à Dakar, à Thiès ou même à Saint-Louis, dans des lieux différents. Mais Dieu a choisi la rue Neuville. Clin d’œil du destin, nous ne nous sommes jamais quittés. A la rentrée des classes, nous nous sommes retrouvés dans la grande cour du Lycée Faidherbe qui a vu passer avant nous des générations d’élèves brillants qui seront les futurs cadres du Sénégal indépendant tels que Abdou DIOUF, Ousmane CAMARA, Moustapha NIASSE, Amath DANSOKHO, et Ahmadou Mokhtar MBOW qui y sera Professeur.
Serigne Abdou Fatah MBACKE avait une parfaite maîtrise des humanités arabes et islamiques. Son séjour en Mauritanie l’y avait bien préparé.  Quant à moi, j’en étais à mes balbutiements à l’école coranique de Serigne Mamoune NDIAYE. J’étais très avancé pour le Coran et j’apprenais aussi le fiqh et le nahwu (la grammaire arabe). Serigne Abdou Fatah connaissait déjà par cœur le ‘’Laamiyatoul Afaal’’, livre de base de la conjugaison et de la morphologie en arabe.
Moi je venais à peine de commencer cette matière chez Serigne Mamoune NDIAYE avec le livre dans lequel Seydi Hadj Malick SY (RTA) l’avait enseignée, et qu’il avait laissé à la mosquée de la rue Pierre LOTI. . 
Nous étions, Serigne Abdou Fatah et moi, devant un double défi : réussir à l’école, et en même temps nous préparer à sauvegarder notre héritage ancestral en tant que ‘’domousokhna’’.
Nous étions les premiers à nous engager dans cette aventure et n’avions pas d’exemple à suivre dans nos familles respectives. . Mais Dieu m’a servi un modèle exceptionnel dans l’enceinte même du lycée Faidherbe, en la personne de Serigne Abdou Fatah MBACKE. Nous nous sommes retrouvés dans la même classe de sixième moderne avec l’arabe comme première langue vivante. Je n’apprendrai l’anglais que plus tard, à la Sorbonne. Il était un modèle, une référence, pour les valeurs éthiques et les qualités intellectuelles qu’il incarnait.
 
L’école républicaine, un saut dans l’incarnisme
Nous savions, tous les deux, comment évoluer dans le contexte des ‘’daaras’’ ; mais l’école républicaine était une nouveauté et une inconnue. Le alweu (tablette en bois), le xalima (plumes en roseau) et le daa  (encre produite localement à partir de suie  et de sucre) constituaient notre trousseau d’élèves à l’école coranique.
A L’école républicaine fondée sur la pédagogie coloniale, nous découvrions cahiers, encriers, stylos et crayons pour les élèves ; et craie et tableau noir pour les enseignants. Les livres imprimés en français étaient largement disséminés et accessibles aux étudiants. Tous les textes, à l’école coranique, étaient manuscrits. 
Nous découvrions aussi les salles de classes pour chaque niveau d’apprentissage contrastant avec l’espace commun du daara où se retrouvaient tous les élèves quel que soit leur niveau d’étude ou leur âge, et chacun apprenant sa leçon du jour à haute voix. Nos jeunes esprits vivaient un dilemme constant.
Dans le système islamique auquel nous étions familiers, les parents confient leur enfant à un maître coranique sédentaire (ce fut mon cas) ou nomade du même village ou d’un village éloigné, voire dans un pays différent (ce fut le cas de mon ami Fatah). Les élèves ayant achevé le cycle coranique élémentaire et désirant suivre le cursus supérieur d’études islamique voyageaient alors loin pour étudier un texte spécifique auprès d’un cheikh.
Dans l’école occidentale par contre, au primaire, au collège ou au lycée, les étudiants d’une même classe avaient le même âge ou une toute petite différence d’âge. La sélection aussi devenait une nouveauté pour nous avec leurs modalités et critères prédéfinis. 
Nous connaissions dans les daaras des privations qui n’existaient pas à l’école laïque et républicaine, et que d’aucun considèreraient comme maltraitance de l’enfance, mais qui ne sont autre que des expériences qui trempent l’audace et le caractère et conjurent les démons qui empêchent l’homme d’aujourd’hui d’agir dans un monde qui possède ruse et savoir mais à qui il manque volonté, foi et raison, («Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »). 
Cette privation, Cheikh Amidou KANE l’explique crument dans ‘’L’aventure ambiguë’’ qui traine une saveur anthrographique. Nous voilà en face de ce défi et d’un dilemme du même type que celui que Samba DIALLO a relevé dans L’aventure ambiguë, de Cheikh Amidou KANE quand il dit : ‘‘si, je leur dis d’aller à l’école nouvelle, observe Samba DIALLO, mais en apprenant ils oublieront aussi. Ce qu’ils apprendront vaut-il ce qu’ils oublieront ? L’école où je pousse nos enfants tuera en eux ce qu’aujourd’hui nous aimons et conservons à juste titre.’’.
Pour mon ami Fatah et moi, il s’agissait d’apprendre ce qui est nouveau et de ne pas oublier ce qui fonde notre identité de fils de Cheikh. Ensemble, nous l’avons réussi. En ce qui me concerne, je dois cette prouesse à Cheikh Abdou Fatah.
 
Portrait 
Sa forte personnalité, son port altier, son sérieux, sa sérénité décoiffante, son calme face à toute épreuve, sa détermination à réussir cette nouvelle aventure où il était toujours conscient de représenter toutes les familles religieuses du Sénégal, m’ont inspiré durant ces années et forgé ma personnalité. Mon ami Fatah me rappelait souvent le Djamil que Mame Abdou Aziz SY Dabakh avait attribué à mon père, reflétant une beauté interne et externe, et une force de caractère exceptionnelle.
 
Il était élancé, d’une beauté rare, avec les yeux de son père à la fois hypnotisants et pétillants d’intelligence et de profondeur dans la réflexion. Il y avait quelque chose de noble et d’aristocrate qui se dégageait de lui, malgré sa simplicité et un commerce facile, demeurant toujours disponible pour aider un camarade ou donner des conseils. Ce jeune homme de belle allure avait soumis toute son existence à une passion exclusive : devenir son père et ses illustres grands-pères.

Une Education de Qualité pour préparer l’Elite 
Avec cette expérience commune acquise au lycée Faidherbe et continuée au lycée Charles De Gaulle,  nous avons bâti une complicité et une amitié de plus d’un demi-siècle, jamais démenties. J’ai toujours senti entre Serigne Abdou Fatah MBACKE et moi une digne estime si forte et si exquise que je n’osais pas la violenter : une symphonie de non-dits. Nous sommes tous les deux issus de familles dont la grande mission est d’inculquer le savoir, de détecter les talents et de contribuer à leur éclosion, de les éprouver dans diverses circonstances, de les mettre en selle et de les laisser galoper.
 
Venus des daaras, Serigne Cheikh Gaïnde Fatma et Cheikh Seydi Mouhamadoul Moustapha SY Djamil nous ont effectivement mis en selle et laissé galoper longuement, et notre essor tous les deux les réjouissait tellement que nos éventuelles dérives les indifféraient. J’étais féru de sport, pratiquant le handball et le tennis de table, et Serigne Moustapha laissait faire. Tant il est vrai que la stratégie cognitive de transmission du savoir des familles religieuses repose pour l’essentiel sur le choix et l’écoute des jeunes.
Il fallait maintenir en leur sein la passion de la curiosité, dégager constamment la ligne du savoir, promouvoir les meilleurs dans un climat ni conflictuel, ni paisible, avec une obsession : reconstituer en permanence le tissu conjonctif sans lequel l’organisme se sclérose et empêche la Mouridiya et à la Tidianiya de jouer leur rôle. Tout leur art est de trouver leur définition et leur identité dans le changement tout en revivifiant leur doctrine par de nouveaux apports. Elles sont sans cesse ce qu’elles sont devenues. Elles expriment au départ la façon de voir, de sentir des pères fondateurs et acteurs.
 
Les confréries que nous laissons à nos enfants dépendent des enfants que nous laisserons à la confrérie. 
Mais les temps changent et les acteurs aussi et la Tarikha conquiert, peu à peu, l’image et la réputation que le peuple des disciples lui renvoie. Si bien que l’identité du peuple des disciples n’est jamais identique. La confrérie est marquée par la personnalité de ses principaux inspirateurs qui définissent un inventaire éthique et intellectuel à travers lequel la communauté se déploie. Et la marque de cette communauté est à la fois ce qu’elle refuse et ce qu’elle entreprend de dire ou de faire. Les communautés soufies resteront longtemps fidèles de leurs débuts.
 
L’autorité qui leur fut consentie par leur disciple, ils en ont constamment usé pour installer un relais de générations qui maintient et renouvelle l’énergie et l’inspiration, sans lesquelles ce genre d’initiatives déclinent et sont sans lendemain. Il serait intéressant de se demander pourquoi les partis politiques qui obéissent aux mêmes types de fonctionnement n’ont jamais pu avoir d’ancrage au niveau des masses alors que l’engouement populaire pour les tarikhas, surtout au niveau de la jeunesse n’est jamais démenti. 
 
C’est quand même étonnant la manière avec laquelle les dahiras ont pu s’adapter à la révolution numérique et informationnelle en investissant les réseaux sociaux. Un savoir-faire, un savoir-être une histoire d’hommes et femmes, une histoire commune, une harmonie réglée comme une symphonie qui produira à chaque ‘’Magal’’ ou à chaque ‘’Gamou’’ d’ici et d’ailleurs cette surprise salutaire qui montre que les marabouts ont eu raison d’anticiper l’évolution du monde en préparant leurs enfants à l’assumer. 
 
En effet je n’ai guerre été précoce dans le compagnonnage avec Serigne Abdou Fatah pour comprendre le pourquoi et le comment d’une éducation de qualité. Ce qui nous donnait le temps d’observer sans impatience les vraies intentions de nos parents. Le handicap intellectuel de notre temps est de raisonner en homme ancien de l’avenir possible d’un homme nouveau. Et pour reprendre l’expression de Aragon : «Nous maudissons déjà ce monde pourri qui est notre chair même».
 
Cheikh Seydi Mouhamadoul Moustapha SY Djamil et Cheikh MBACKE Gainde Fatma ont investi très tôt sur le savoir en assurant à leurs enfants la maîtrise de leur héritage ancestral tout en étant conscient des évolutions rapides du monde et ainsi leur permettre de les accompagner. Réussite totale : il suffit de voir les ressources humaines en qualité et en quantité dont regorgent les deux familles : ingénieurs, médecins, banquiers, biologistes, MBA, HEC, MIT, Haward, juristes, environnementalistes, imams, khalifes de pères, etc.

Aller vers l’autre sans perdre son âme 
La démarche de nos illustres pères a une exigence : cultiver la proximité des principaux acteurs de la vie nationale pour connaitre leurs vrais ressorts sans jamais, fût-ce par une telle connivence, leurs donner une adhésion totale. 
En un mot, effacer la distance avec l’autre (l’école laïque) pour apprendre et rétablir la distance pour débattre discuter et agir. Dans cet exercice, le refus autant que l’acquiescement imprime à cette démarche pédagogique, son orientation singulière. Et refuser ce qui peut nous entrainer hors de notre sillon, nous détourner de notre inclination qui fut donc de pouvoir préparer une élite maraboutique consciente et professionnellement prête à affronter les exigences du monde moderne au milieu d’hommes et de femmes libres dont la diversité et le talent nous instruisent, nous reposent et nous rassurent.
 
La préoccupation qui a poussé Serigne Cheikh MBACKE et Serigne Moustapha SY à envoyer leurs enfants à l’école française est un sujet de débat regroupant d’éminents experts internationaux : qu’est-ce que être un guide religieux, aujourd’hui ? 
Concernant l’Afrique de l’Ouest, cette problématique a été débattue lors d’une conférence organisée en 1994 dont les contributions ont été publiées dans : «Le temps des marabouts : itinéraires et stratégies islamiques en Afrique occidentale française 1880-1960», par Jean-Louis TRIAUD.   
 
Pour le Sénégal, le Professeur Ousmane KANE, dans sa brillante étude «Au-delà de Tombouctou» essaie de répondre à cette interpellation en posant le problème de l’euro phonie et de l’arabo-phonie. 
«Le développement de l’érudition islamique, en Afrique, est allé de pair avec l’expansion de la langue arabe. Des dizaines d’universités islamiques modernes ont été créées et des milliers de diplômés d’études arabe et islamique sont très actifs dans la sphère publique post coloniale. Pour peser sur les grands débats de sociétés, ces arabisants ont recours aux nouveaux modes d’organisation sociale politique et légale ainsi qu’aux journaux, à la radio, à la télévision et l’internet pour atteindre de larges segments de la société».
 
Ainsi pense Ousmane KANE, titulaire de chaire à la Hawaï Divinity School de l’Université de Hawaï, lui-même issu d’une très grande famille soufie. 

La langue arabe en contrepoids de la culture occidentale
Au début du 20ème siècle, en effet, les différentes confréries ont parachevé leur structuration, à la fois dans le monde rural et dans les centres urbains comme une idéologie de résistance à la toute-puissance de l’Occident, du moins à l’assimilation de la culture européenne que le Professeur Mamadou DIOUF, de Columbia University, résume ainsi : «La force de leur imagination poétique, portée par une modernité islamique scripturale et littéraire a altéré la prétention hégémonique de la mission civilisatrice coloniale pour y introduire une culture faite d’une multiplicité d’héritages dont le noyau demeure sans contexte une textualité arabophone et musulmane dont la lettre arabe, instrument de contestation puissant de la civilisation française et levier d’affirmation de leur identité autant individuelle que collective.»
 
Les lettres arabes ont été utilisées comme outil de résistance à une culture occidentale agressive. Ces lettres arabes ont été acquises et maîtrisées par une fréquentation assidue de la littérature arabe classique au point d’en adopter le style et les grands thèmes de Antar, de Imrur Qays et de Labid. 
Est-ce à travers un processus long d’acquisition des grands textes. De Ibn Duraid à Daalia et ‘’ les grands poètes de la littérature anti islamique pour arriver aux stations des ‘’maqaamad’’ et bien d’autres dans le souci initial de bien maîtriser cette langue classique dans laquelle le Coran a été écrit au 7ème siècle.
 
Tous ceux qui ont fait de longues études dans les daaras, et Serigne Abdou Fatah MBACKE était de ceux-là, sont habitués à ces poèmes à la limite de la luxure avec le souvenir des instants heureux passés dans les camps se développe en images et tableaux où les traits de la bien-aimée à la taille gracile se mêlent à ceux de la mouture du sable, de la nature, et des reliefs variés des dunes, des murailles sculptées des rochers, de la végétation qui fait lever la pluie, de la fleur des camomilles dans un repli de sable.
 
Voici ce à quoi nous a habitué la littérature arabe classique que Serigne Touba et El Hadj Malick SY se sont fait un point d’honneur de maitriser et d’imiter au point d’en faire une véritable jouissance de dire et d’entendre les paroles saintes et divines à travers la Qassida. Mais au-delà de Serigne Touba, d’El Hadj Malick SY, tous les lettrés arabes du Sénégal ont adopté le même style surtout à Saint-Louis, lieu de confrontation entre la culture coloniale française et les humanités arabes et islamiques. Cette ville a diffusé une forme particulière d’Islam, celui des lettrés arabes et a pu produire en qualité et en quantité, toutes confréries confondues, les meilleurs poètes du pays dont Serigne Babacar SY (RTA). 

La sensation de ces quasidas est presque physique.  Il faut lire le texte ici comme une expérience tactile, gustative, olfactive, sonore, visuelle avec et par dela sa facture verbale une sensation charnelle qui s’associe à la littérature du monde. Cela est perceptible déjà dans le rythme de cette littérature qui fait de l’œuvre de Serigne Touba et d’El Hadj Malick une longue et mélodieuse litanie qui se lie et se chante à voix haute durant le Gamou et le Magal où la puissance du rythme et la musicalité du texte soient pleinement mises en valeur et offre cette joie et ce plaisir éprouvé, parfois dès l’enfance à écouter et à lire les qasidas de Serigne Touba et d’El Hadj Malick SY, des chants qui ont un impact profond même sur celui qui ne les comprend pas, et constitue également une thérapeutique mystique du mal être par la délicatesse musicale et du verbe.
C’est ce socle intellectuel, spirituel et littéraire qui se nourrit à la sève du classicisme arabe, qui explique l’implantation dans la durée d’un soufisme fécond et émancipateur.
Il fallait des efforts exténuants pour maîtriser la langue et s’ouvrir aux grandes œuvres de Ghazali et Ibn Arabi et trouve une traduction conforme au contexte de notre pays.
En effet, il se dessine une tendance générale d’un Islam sécularisé dans tous les domaines de la société, qui fait du soufisme dans ses différentes facettes possibles (enjeu théologique, réservoir symbolique et ressource politique) le lien ambivalent d’une identité musulmane en quête de repères et un élément déterminant dans l’établissement de sociétés démocratiques comme le Sénégal.
La singularité de l’influence soufie au Sénégal tient en grande partie aux conditions historiques de son apparition et de son évolution. La structure actuelle des confréries, leur organisation, leur doctrine, leur poids respectif, leur maillage national, leur enseignement tolérant et démocratique ne peuvent se comprendre si on maitrise ce passé, marqué par l’œuvre de personnalités exceptionnelles telles qu’El Hadj Oumar, Souleymane BAAL, El Hadj Malick SY, Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, Abdel Kader.
Ces mouvements doivent être compris comme des réactions et solutions aux mutations que connut la société sénégalaise «dans un temps présent détestable» comme le qualifiait Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, temps qu’il fallait changer en application du verset : «Dieu ne changera les nations tant qu’elles ne se changeront elles-mêmes».
C’est cette préparation qui a permis à Serigne Abdou Fatah MBACKE de répondre à toute interpellation à la vie nationale. Il a eu l’amabilité de venir présider une conférence que je donnais en 2008, à l’UCAD 2, sur le : «Rôle des confréries religieuses dans la stabilité politique du Sénégal».
Conférence organisée par le DEESS/Jamil. Son discours d’ouverture est une page d’anthologie, disponible sur le Net qui continuera pendant longtemps à inspirer les intellectuels sénégalais.
Les confréries que nous laissons à nos enfants dépendent des enfants que nous laissons à ces confréries. Serigne Cheikh MBACKE Gaïnde Fatma a laissé à la confrérie mouride un enfant pétri de valeurs éthiques et intellectuelles. Et Serigne Abdou Fatah MBACKE, à son tour, a su inculquer ces valeurs à ses enfants. Il s’est réalisé en eux. Par son leadership, sa capacité de vision, Serigne Abdou Fatah MBACKE est un exemple qui mérite d’être connu par la jeunesse du Sénégal, de toute l’Afrique, au moment où notre continent, à tous les niveaux, souffre d’une crise tragique de leadership. Et Serigne Cheikh Abdou Fatah MBACKE a su ressusciter et revivifier l’exemple de Thierno Souleymane BAAL et Abdel Kader KANE, d’El Hadj Oumar Foutiyou TALL, d’El Hadj Malick SY, de Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE. Et dans un continent, sans cape ni capitaine, c’est une trajectoire qu’il faut revisiter. 
En ce jour béni de Arafat, je prie Allah Omniscient et Omniprésent pour qu’il accorde sa Miséricorde à ce petit-fils de Mame Marame MBACKE donc de Serigne Touba MBACKE et d’El Hadj Malick SY. Amine.

sabato 21 dicembre 2019

DISCOUR DU ANCIEN DIRECTEUR ECOLE SERIGNE CHEIKH Mr BADARA SARR LORS DU CINQUANTENAIRE LE 21/12/2019

Tout d’abord, je voudrais remercier le comité d’organisation du 
cinquantenaire de l’école privée Serigne Cheikh, en l’occurrence 
l’association des anciens élèves de l’école, pour les efforts fournis et 
l’excellent travail abattu pour la tenue de cet événement.
Mesdames et messieurs ici présents, Chères autorités, vénérés guides, chers 
professeurs, mesdames et messieurs les parents d’élèves, chers élèves 
anciens et nouveaux, chers invités, à vos rangs grades et qualités, recevez 
mes salutaions respectueuses.
Depuis mon arrivé en ce lieu, je n’ai cessé d’entendre des témoignages 
sincères venant de ceux dont je ne cessais de tirer les oreilles, je veux parler 
par là mes anciens élèves, et des remerciments tous azimuts à mon égard. 
Sachez seulement que tout cela n’aurait pas été possible sans la grâce de 
Dieu et l’intervention d’un homme aux qualités qui dépassent 
l’entendement, Serigne Cheikh Gaindé Fatma. C’était un homme 
extraordinaire dont la bonté est insodable et la générosité incommensurable. 
En première vue, vous avez peur de lui, tellement sa carrure était imposante ; 
mais en l’approchant vous vous rendez compte de sa grande modestie, son 
humilité et son amour pour l’humain. Un jour il m’a dit : « Badara, c’est en 
cette école que se trouve votre salut ici bas et à l’au delà. »
Tous les honneurs que j’ai reçus en ce cinquantenaire et avant ce jour ne font 
que conforter ces dires. Mais vous l’aurez compris, ces 50 ans n’ont pas été 
toujours roses. Ça était fait de souffrances, des sacrifices, de 
désinteressement et de renoncement de notre être pour la survie de l’école. 
Imaginez par vous même, dans les années 60 l’implantation d’une école 
française dans la sainte ville de Touba. C’était déjà impensable avant d’être 
impossible. En 69, je me rappelle avec un ami Cheikh Niane on faisait du 
porte à porte pour avoir des élèves. Il arrivait qu’un père de famille nousu.
it : « Sama doom dou jang jangum toubab » ou je vous donne un seul de 
mes fils. 
Vous ne pourrez jamais imaginer le calvaire enduré à cette époque. Les 
critiques et les reproches fussent de partout et même de certains guides 
religieux. Qu’est ce que je n’ai pas entendu dans la vie ? Mais toujours en 
est-il que je me rappelais les propos de mon guide Serigne Cheikh, « votre 
salut se trouve dans cette école ».
Ainsi, le 2 novembre 1969, nous avons démarré l’école avec 2 classes avec 
un effectif total de 90 éléves. Cet effectif diminuait au fil des années jusqu'à 
1975, date à laquelle nous avons présenté nos premiers candidats à l’entrée 
en 6 ème et au certificat d’Etude Primaire Elémentaire. Cette année là grâce 
à Dieu, nous avons obtenu le meilleur pourcentage du département de 
Mbacke et le meilleur élève de la région était de l’école. Et depuis le nombre 
d’élèves augmente jusqu’à aujourd’hui.
A l’époque c’est Serigne Cheikh qui prenait l’école en charge ; il payait les 
fournitures des élèves, et payait les enseignants. Toutefois, il arrivait qu’il 
voyagea 2 à 3 mois à l’étranger. On était alors sans sous pour nourrir la 
famille. Et à cela s’ajoutaient les diatribes, les accusations ; qu’est ce que je 
n’ai pas entendu dans cette école ? Oh c’était difficile. J’en profite pour 
témoigner ma gratitude en vers des personnes comme Sokhna Adjia bintou 
gueye et Sokhna Ami tall et surtout mes 3 épouses qui ont été remarquables. 
Elles ont été à mon chevet de jour comme de nuit dans ces périodes de dur 
labeur.
Cependant, comme le dit la sentence : « tous les hivers ont fait place au 
printemps ». Et actuellement quand je vois nos élèves dans les plus hautes 
instances décisionnelles du pays ; y a en des hommes politiques, des 
medecins, des prefets, des professeurs, des juristes, des journalistes etc ; jeme dis : « nous avons réussi ». Et cette réussite, je l’avais déjà senti l’année 
où Serigne Saliou procedait à la fermeture des écoles françaises que le 
gouvernement voulait mettre à Touba. Il avait toutes fermé sauf la nôtre. Ce 
qui témoigne du fort soubassement de l’établissement. En effet, avant et je le 
dis avec beaucoup d’humilité, je me suis battu pour que l’école ait une 
autorisation en 1978 et une reconnaissance en 1979 pour pouvoir bénéficier 
des subventions de l’Etat. Aussi, j’ai fait de telles sortes que l’école verse à 
l’IPRES et à la caisse de sécurité sociale pour que les enseignants aient leur 
pension de retraite et perçoivent leur bourse familliale. Etc etc.
Chère asistance, je ne saurais terminer mes propos sans remercier Monsieur 
Lansana pour le travail qu’il continue de mener ainsi que tout le corps 
professoral, les anciens et les nouveaux. Chers enseignants sachez que 
enseigner, ce n’est même pas une aventure, c’est un métier pour tous les 
jours et pas toujours drôle comme tous les métiers. Donc, je vous conseille 
de s’armer de patience et de perséverence.
Aux élèves, je vous renvoie à une de mes récitations préférées que 
j’enseignais vos anciens : « Le laboureur et ses enfants ; Travaillez, prenez 
de la peine ; C’est le fonds qui manque le moins. »
Auguste assemblée, actuellement que je suis en retraite, je me sens vraiment 
apaiser, l’esprit tranquille. Car, quand je revois ce que nous avons accompli 
pour Touba, pour la connaissance et pour l’humanité, je me dis que ça na pas 
été si mal !
Honorable assistance, pour ne pas davantage abusé de votre temps, je vous 
remercie de votre aimable attention. Que Dieu vous bénisse et qu’Il bénisse l’Ecole Privee Serigne Cheikh. Merci !