Tout d’abord, je voudrais remercier le comité d’organisation du
cinquantenaire de l’école privée Serigne Cheikh, en l’occurrence
l’association des anciens élèves de l’école, pour les efforts fournis et
l’excellent travail abattu pour la tenue de cet événement.
Mesdames et messieurs ici présents, Chères autorités, vénérés guides, chers
professeurs, mesdames et messieurs les parents d’élèves, chers élèves
anciens et nouveaux, chers invités, à vos rangs grades et qualités, recevez
mes salutaions respectueuses.
Depuis mon arrivé en ce lieu, je n’ai cessé d’entendre des témoignages
sincères venant de ceux dont je ne cessais de tirer les oreilles, je veux parler
par là mes anciens élèves, et des remerciments tous azimuts à mon égard.
Sachez seulement que tout cela n’aurait pas été possible sans la grâce de
Dieu et l’intervention d’un homme aux qualités qui dépassent
l’entendement, Serigne Cheikh Gaindé Fatma. C’était un homme
extraordinaire dont la bonté est insodable et la générosité incommensurable.
En première vue, vous avez peur de lui, tellement sa carrure était imposante ;
mais en l’approchant vous vous rendez compte de sa grande modestie, son
humilité et son amour pour l’humain. Un jour il m’a dit : « Badara, c’est en
cette école que se trouve votre salut ici bas et à l’au delà. »
Tous les honneurs que j’ai reçus en ce cinquantenaire et avant ce jour ne font
que conforter ces dires. Mais vous l’aurez compris, ces 50 ans n’ont pas été
toujours roses. Ça était fait de souffrances, des sacrifices, de
désinteressement et de renoncement de notre être pour la survie de l’école.
Imaginez par vous même, dans les années 60 l’implantation d’une école
française dans la sainte ville de Touba. C’était déjà impensable avant d’être
impossible. En 69, je me rappelle avec un ami Cheikh Niane on faisait du
porte à porte pour avoir des élèves. Il arrivait qu’un père de famille nousu.
it : « Sama doom dou jang jangum toubab » ou je vous donne un seul de
mes fils.
Vous ne pourrez jamais imaginer le calvaire enduré à cette époque. Les
critiques et les reproches fussent de partout et même de certains guides
religieux. Qu’est ce que je n’ai pas entendu dans la vie ? Mais toujours en
est-il que je me rappelais les propos de mon guide Serigne Cheikh, « votre
salut se trouve dans cette école ».
Ainsi, le 2 novembre 1969, nous avons démarré l’école avec 2 classes avec
un effectif total de 90 éléves. Cet effectif diminuait au fil des années jusqu'à
1975, date à laquelle nous avons présenté nos premiers candidats à l’entrée
en 6 ème et au certificat d’Etude Primaire Elémentaire. Cette année là grâce
à Dieu, nous avons obtenu le meilleur pourcentage du département de
Mbacke et le meilleur élève de la région était de l’école. Et depuis le nombre
d’élèves augmente jusqu’à aujourd’hui.
A l’époque c’est Serigne Cheikh qui prenait l’école en charge ; il payait les
fournitures des élèves, et payait les enseignants. Toutefois, il arrivait qu’il
voyagea 2 à 3 mois à l’étranger. On était alors sans sous pour nourrir la
famille. Et à cela s’ajoutaient les diatribes, les accusations ; qu’est ce que je
n’ai pas entendu dans cette école ? Oh c’était difficile. J’en profite pour
témoigner ma gratitude en vers des personnes comme Sokhna Adjia bintou
gueye et Sokhna Ami tall et surtout mes 3 épouses qui ont été remarquables.
Elles ont été à mon chevet de jour comme de nuit dans ces périodes de dur
labeur.
Cependant, comme le dit la sentence : « tous les hivers ont fait place au
printemps ». Et actuellement quand je vois nos élèves dans les plus hautes
instances décisionnelles du pays ; y a en des hommes politiques, des
medecins, des prefets, des professeurs, des juristes, des journalistes etc ; jeme dis : « nous avons réussi ». Et cette réussite, je l’avais déjà senti l’année
où Serigne Saliou procedait à la fermeture des écoles françaises que le
gouvernement voulait mettre à Touba. Il avait toutes fermé sauf la nôtre. Ce
qui témoigne du fort soubassement de l’établissement. En effet, avant et je le
dis avec beaucoup d’humilité, je me suis battu pour que l’école ait une
autorisation en 1978 et une reconnaissance en 1979 pour pouvoir bénéficier
des subventions de l’Etat. Aussi, j’ai fait de telles sortes que l’école verse à
l’IPRES et à la caisse de sécurité sociale pour que les enseignants aient leur
pension de retraite et perçoivent leur bourse familliale. Etc etc.
Chère asistance, je ne saurais terminer mes propos sans remercier Monsieur
Lansana pour le travail qu’il continue de mener ainsi que tout le corps
professoral, les anciens et les nouveaux. Chers enseignants sachez que
enseigner, ce n’est même pas une aventure, c’est un métier pour tous les
jours et pas toujours drôle comme tous les métiers. Donc, je vous conseille
de s’armer de patience et de perséverence.
Aux élèves, je vous renvoie à une de mes récitations préférées que
j’enseignais vos anciens : « Le laboureur et ses enfants ; Travaillez, prenez
de la peine ; C’est le fonds qui manque le moins. »
Auguste assemblée, actuellement que je suis en retraite, je me sens vraiment
apaiser, l’esprit tranquille. Car, quand je revois ce que nous avons accompli
pour Touba, pour la connaissance et pour l’humanité, je me dis que ça na pas
été si mal !
Honorable assistance, pour ne pas davantage abusé de votre temps, je vous
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